Il écrit : "Il n’y a aucun ordre, divin ou social, qui prévoit que l’Afrique, malgré ses immenses richesses, reste le continent de la misère, des malédictions chroniques, des guerres, des luttes de succession, des batailles de pouvoir, un continent sous perfusion dont le sort dépend tristement de l’aide internationale, hypothétique, aléatoire et souvent conditionnée à des pratiques obséquieuses. Les peuples doivent renouer avec le contrôle de leurs richesses naturelles et de leurs marchés inondés et dominés par les autres, au mépris des immenses forces de travail." (page 12).
L’auteur évoque donc successivement les lobbies et groupes de pression qui affirment leur puissance face à l’inertie des États, la gestion calamiteuse des ressources publiques, le bradage foncier, l’arnaque économique des multinationales exonérées d’impôts et la confiscation de la légitimité populaire, bref, une panoplie de maux divers dont le continent n’arrive pas à se détacher.
Heureusement des pistes d’éclaircies peuvent être envisagées et l’auteur ne manque pas de citer les réussites constatées aux îles Seychelles, au Ghana, au Botswana et dans d’autres régions encore. Il appelle de ses vœux une intégration africaine qui pourrait être une alternative à la dépendance actuelle des différents pays et estime que l’Afrique mériterait largement un siège de membre permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU.
Seul bémol dans cette belle analyse, deux parties consacrées à la défense de deux personnages accusés des pires crimes comme Hissène HABRÉ au Tchad et Paul KAGAME au Rwanda dont on se demande pourquoi cela vient s’intercaler dans un discours économique tout à fait pertinent.
Nous conseillons donc vivement cette lecture à ceux qui s’intéressent au devenir du continent africain : ils pourront y trouver matière à réflexion et pistes à suivre pour surmonter les difficultés actuelles.