Homilie bij uitvaart van Karel STUER
Basiliek van het Heilig-Hart te Koekelberg, 20/12/2014
Dierbare familieleden van onze zeer geliefde en betreurde confrater Karel STUER , chers amis africains venus si nombreux, de près et de loin, pour les adieux de quelqu’un qui vous était particulièrement cher , beste confraters en vrienden, zussen en broers,
We zijn hier samengekomen in deze grote Basiliek van het Heilig Hart … hier en niet in de St-Bonifatiuskerk van de Matongewijk … op uitdrukkelijk aandringen van onze Afrikaanse vrienden, om talrijk deel te kunnen nemen aan het afscheid van iemand die ons bijzonder nauw aan het hart lag : een neef die heel veel van zijn familie hield in diepe verbondenheid met het wel en wee van allen … een confrater met een grote uitstraling … een missionaris die wereldwijd begaan was met de vele menselijke noden, in het bijzonder in Afrika … een priester naar Gods hart … een onvergetelijke vriend met een warm hart, die steeds verzorgd en met stijl , vol levenslust , dienstbaar en gedreven door het leven ging.
We zijn bedroefd om het afscheid maar zeer dankbaar voor het lang en verdienstelijk leven van een buitengewoon ijverig missionaris, geheel gegeven aan de Heer en de medemensen in Afrika en hier te lande.
In de collegetijd was hij een gevierd jeugdleider, een boeiend verteller met zin voor humor en vol initiatief. Zijn invloed bij de medestudenten was opvallend. Hij was sportief … stijlvol… had een mooie stem en … muzikale aanleg…Karel muntte uit door zijn opgeruimd karakter…zijn open geest … zijn aandacht voor de noden van de medemensen…was boordevol levensenergie en werklust.
Tijdens de oorlogsjaren groeide hij op als een guitige ravotter … vol kattekwaad. Omwille van de V 1 en V 2 bombardementen in het Antwerpse was hij vaak bij zijn heeroom pastoor Eugene Stuer en zijn tante, in Mol. De deur stond er steeds wagenwijd open voor familieleden en de vele hulpbehoevenden.
Le Père Karel était un homme très sensible, sympathique, agréable, délicat et doué pour les relations. Il débordait de bon sens, d’esprit d’initiative, guidé par un grand cœur et son bon sens. Sa belle voix sonore retentit encore en nous lorsqu’il chantait la prière eucharistique, avec sa belle voix, en lingala, à l’église Saint-Boniface ou à l’église Notre-Dame de la Cambre.
Dès son arrivée en Afrique, il s’est mis à apprendre le Logbara, une des langues de l’Ituri où il était nommé. Peu de temps après avoir mis pied sur le continent africain, il faisait partie de l’équipe fondatrice de la mission d’Aru dont il deviendra ensuite le curé. C’est là qu’il a vécu les horreurs de la rébellion.
Au moment où neuf de nos confrères ont été massacrés à Bunia et à Abba dans le nord du pays, il se réfugie en Uganda et rend pendant quelques mois service dans les villages logbara, dans l’archidiocèse de Kampala.,
De retour à Aru, la paroisse ouvre une école secondaire. Le Père Karel, qui est toujours curé, y donne quelques cours. Dans la suite, lors d’une visite en Ouganda, il se fait arrêter. Il est accusé d’être entré dans un camp de réfugiés sans permission écrite et d’avoir collaboré à un départ non-autorisé d’une personne du camp. Ni l’intervention de l’archevêque de Kampala ni celle du consul de Belgique ne purent empêcher une condamnation à deux mois de prison. Il fut libéré le premier février 1968 et reprend son travail à Aru. Plus tard, en parlant de son séjour en prison, il faisait toujours l’éloge de ses co-détenus qui l’avaient entouré de beaucoup de sympathie et d’égards.
En 1981, il s’occupe des réfugiés ougandais, qui ont fui en RD Congo. Il accompagne également plusieurs projets de développement et ouvre un centre de formation.
Lors d’un congé en Europe, de sérieux problèmes de santé se manifestent et le Père Karel doit subir un traitement chimio. Un suivi médical s’impose et une nomination en Belgique lui est proposée. Le même mois cependant il retourne, un peu contre l’avis des médecins, en Afrique. Pendant deux ans, entrecoupés d’un contrôle médical en Belgique, il sera économe général du diocèse de Mahagi. Il quittera l’Afrique définitivement en 1984 ayant fait preuve de courage et d’énergie et après avoir beaucoup réalisé…
Peu après son retour d’Afrique, le Cardinal DANNEELS le nomme en charge des familles africaines à Bruxelles, avec le Père Laurent DAUWE, de pieuse mémoire, dont les funérailles ont été célébrées en 2006 dans cette même basilique. D’abord à la rue de Linthout, ensuite à la paroisse Saint-Boniface et finalement à partir du Centre Amani le Père Karel entreprend son apostolat. Il rénove et repeint la maison de la rue du Noyer avec l’aide de volontaires africains. Sous sa direction, le Centre développera tout un éventail d’activités : baptêmes, mariages, services funèbres, jubilés de mariage, chorales, cours d’alphabétisation, cours de rattrapage, préparation au jury central.
Combien de familles africaines le Père Karel a-t-il visitées, suivies, accompagnées et soutenues dans l’adversité mais aussi dans les moments heureux… ? Notre confrère était apprécié pour sa générosité et la qualité de son écoute.
Son grand mérite aura été d’avoir encouragé les amis africains à s’intégrer dans les quartiers où ils se trouvent et de ne pas former de ghettos.
Les jeunes de toute situation, les familles en difficultés, les sans-papiers et toutes les personnes fragilisées par la vie trouvaient à la fois solution et soulagement pour leurs problèmes.
Le Père Karel était pour les Africains de Bruxelles et d’ailleurs un monument, un père et un ami. Il était partout où l’on avait besoin de lui. Il plaidait pour l’amour entre parents et enfants. Cet amour offrait une chance à l’épanouissement humain des jeunes et un motif de bonheur intense aux parents.
Il était convaincu que nombre de problèmes ne surgissent que par manque d’affection. C’est par l’amour, vécu et partagé en famille, que la transmission des valeurs familiales pouvait se faire. Sa gentillesse, sa discrétion, ainsi que son élégance (il était toujours tiré à quatre épingles) étaient sa marque d’estime à l’égard d’autrui.
Le Père Karel a profondément mis en pratique les paroles de la première lettre de Saint Jean de cette liturgie d’adieu. Par toute sa vie, il a été une icône de l’amour divin. Là où l’on aime, l’Esprit de Dieu est présent … partout où l’homme croit en l’homme … partout où il ouvre son cœur au pardon, il y a un avenir. Là où l’on aime … Dieu est à l’œuvre. Toute la vie du Père Karel était un signe de l’amour de Dieu, par ses paroles et par ses attitudes et comportements. Il n’y a en effet pas de “plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime”. Dans le grand silence de la mort, le Père Karel nous montre que l’unique chose que nous avons à faire ici-bas, c’est d’aimer, dans la fragilité, qui est le lot de tout être humain.
En proclamant les Béatitudes, Jésus nous a confié, dans son Sermon sur la montagne, la clé du vrai bonheur. Dans toute sa vie, le Père Karel s’est laissé imprégner par l’esprit du Sermon sur la Montagne de l’évangile.
Nous le savons tous. Le bonheur dont nous parle Jésus n’est pas le bonheur tel qu’il est présenté par la publicité et la réclame. Trop souvent nous cherchons le bonheur là où il ne se trouve pas. Bienheureux est celui qui consent à sa pauvreté…qui se laisse revêtir de justice et de paix… qui vit l’amour du prochain jusqu’à la miséricorde. Ce bonheur n’est pas d’abord une accumulation de vertus ou d’actes méritoires, mais une disposition du cœur qui reste ouvert face à l’amour offert.
“MERCI”, Père Karel, de nous avoir ouvert le chemin sur la route du vrai bonheur par le témoignage de ta vie …ta vie toute donnée et offerte !
Karel, we nemen afscheid van je in dankbaarheid ! Jouw taak heb je volbracht ! Je hebt het schitterend gedaan ! Onze taak gaat verder. Uw leven zal voor ons steeds een bron van inspiratie zijn op de weg van de eeuwigheid. Je hebt het goed gedaan. Rust nu maar in vrede bij je Heer en Schepper en bij al degene die je lief waren en je zijn voorgegaan in het eeuwige leven. – AMEN.
Philippe DE VESTELE